Le syndrôme du "collier de nouilles"

Le syndrôme du "collier de nouilles"


Dans exactement 9 jours aura lieu un événement que toutes les écoles maternelles attendent avec impatience. Un moment d'exaltation incroyable, de fierté incomensurable (ce mot est très pompeux j'en conviens), un instant d'émotion et d'euphorie particulière : l'offrande du collier de nouilles à la fête des mères.

Vos proches ont du mal à vous dire "c'est nul"

Loin de moi le fait de vouloir soutenir la cause existentielle des tonnes de pâtes qui sont maltraîtées chaque année sur cet événement. S'il est important de considérer que si les colliers de nouilles ont leur effet, leur utilité reste très secondaire. Soyons réalistes, la probabilité de voir ces chef d'oeuvre portés est aussi faible que de retrouver les professeurs des écoles demander à leur élèves un cahier des charges fonctionnelles en fonction du type de pâtes utilisées.

Ce qu'il faut garder en tête de cet objet iconique est le fait qu'il ne reçoit que des retours positifs. C'est davantage le geste et l'intention qui comptent (passage bisounours 🐻de cette newsletter). Il n'existe pas l'once d'un risque de recevoir un retour du genre :

  • "Dis moi (prénom au choix), tu aurais pu utiliser des Fusili ou des Penne sans gluten plutôt que des coquillettes non ? Tu sais très bien que maman est intolérante."
  • "Ah c'est un peu moche ce que tu as fait, je vais mettre ça au placard".
  • "Ok, je comprends c'est un collier. Mais c'est une version définitive ou un prototype ?"
  • "C'est joli, je peux le porter à quelle occasion ? Une soirée déguisée ?"
  • "Hmmm ce n'est pas très pratique et j'ai peur de perdre les éléments, je préfère le ranger tout de suite."

Le syndrôme du collier de nouilles c'est quand vous êtes content(e) de votre idée et que vous allez chercher l'avis d'une personne qui sera à coup sûr d'accord avec vous ou qui ne sera pas dans une posture de pouvoir critiquer constructivement ce que vous lui présentez.  C'est ce que l'on appelle un biais de confirmation qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et... à y accorder davantage d'importance que les informations en défaveur de ses conceptions.

L'amélioration est dans la confrontation

Lorsque l'on commence à avancer sur ces projets. Il est essentiel pour continuer à le faire avancer et lui donner une certaine dynamique de ne pas lui créer une bulle. Si vous-même avez une zone de confort, vous avez aussi la possibilité de créer une zone de confort pour votre projet : un espace où il n'est pas remis en cause et où vous êtes content pour votre ego des retours qui sont amenés. En ce sens, plus vous allez apporter une diversité de regards sur vos projets plus il est probable que vous fassiez évoluer vos idées. Mettez à l'aise les personnes qui sont au contact de votre projet pour amener de la confrontation, une liberté d'expression. Les avis positifs sont bons pour la motivation, pas nécessairement pour le projet. Sortez le projet de sa zone de confort et gardez en tête que c'est lui qui sera jugé, pas vous.

Le web étant une zone de curiosité assez incroyable (et surtout inquiétante) je vous laisse découvrir par vous-même le nombre de tutoriels de colliers de nouilles que vous pouvez trouver sur youtube... 🤦🏻‍♂️
Et par avance, bonne p***** de fête aux mamans de cette newsletter ✨

Gauthier

Related Posts