Pourquoi avoir des idées quand ta boîte ne les mettra pas en place ?

"Pourquoi avoir des idées quand tu sais que ta boîte ne les mettra pas en place ?"

Newsletter quelque peu différente des dernières puisqu'elle vient ici répondre à une question posée par Jean*, un des abonnés de la newsletter.

*le prénom a été modifié (non pas pour raison d'anonymat, juste que cela me faisait marrer de pouvoir mettre un astérisque et de donner un côté "journalisme d'investigation" à cette newsletter)

L'intrepreneuriat n'est pas l'entrapreneuriat

Oui, chaque année on nous dit que environ 30 % des Français veulent quitter leur emploi et monter leur entreprise ou être à leur compte. Bien entendu ce chiffre est souvent inversement proportionnel au pourcentage des Français qui ont envie de trimer, de ne plus avoir un salaire fixe permettant de rembourser leur emprunt sur 25 ans et qui ont cette envie dévorante de faire disparaître de leur espace mental les concepts de congés payés et de RTT.

Lorsque l'on est dans une entreprise, à moins d'avoir une clause incroyable (et des patrons naïfs), les idées que vous proposez ne vous appartiennent pas. Elles sont la possession de votre entreprise. (Eh ouais... instant révélation). Indirectement cela "fait partie du job" de proposer par contre cela reste souvent de la logique et du pouvoir de l'entreprise de les mettre en place. C'est de votre responsabilité de pousser votre idée, trouver les ressources humaines et financières, prototyper pour donner corps à vos idées. C'est une démarche interne qui demande de l'énergie.

Dans le cas de l'entrepreneuriat, quand on se lance, on propose et on développe soi-même (c'est relativement difficile de ne pas être d'accord avec soi-même). Et on est souvent confronté à des obstacles très personnels dans la mise en place, allant de la procrastination au manque d'informations ou de moyens.

Néanmoins sur le distingo entre ces deux notions il faut distinguer la vitesse des "créatifs optimistes" et des "organisations paquebots". Ces dernières ont l'inertie de leur taille et de leur process. Combien d'idées faut-il pousser pour pouvoir en expérimenter une ? C'est là que le découragement peut rapidement arriver...

Le risque de la rouille

Je m'arrête pour retourner la question de Jean : "Pourquoi faut-il continer à proposer même si l'on sait que l'entreprise ne mettra rien en place ?" Tout simplement pour soi. Ne plus proposer c'est arrêter sa gympnastique intellectuelle ou tout du moins la diminuer. C'est bien souvent le risque d'être contaminé(e) par l'inertie du paquebot dans le cas où l'on se réfreine. Certes ce n'est pas agréable de se dire que nos idées ne seront pas développées mais c'est aussi une charge de frustration que de les garder pour soi . Ce qui finit assez souvent par des discours emplis de conditionnel que vous pouvez improviser dans ce texte à trou ci-dessous en imaginant une discussion avec un de vos proches :

Et si tu te barrais Jean ?

Oui c'est pénible quand on propose des idées et que rien n'est mis en place ou que les personnes autour de vous n'y pigent rien. Il faut garder en tête que les idées ont besoin d'un terrain favorable (contexte et lieu) puis d'un terreau favorable (ressources, énergie). Si elles ne sont pas développées dans cette entreprise précise, pourquoi est-ce qu'elles ne pourraient pas être développées ailleurs ? Car si les idées ne vous appartiennent pas, à partir du moment où elles ne sont pas du tout mises en place par l'entreprise, rien ne vous empêche (à moins de traces juridiques) de partir avec elles. Ce n'est pas dans le désert que vous ferez pousser des arbres (oh l'expression moralisatrice à trois francs six sous...). Jean, on se connaît suffisamment bien pour savoir que tu sauras bientôt trouver un nouveau terrain de jeu pour tes idées 😉

Interdiction de rouiller à tous,
et bonne p***** de réflexion à ceux qui pensent à de nouveaux horizons !

Gauthier

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