Mouvements sociaux et créativité

"Des p***** de mouvements !"


" Marche précurseuse pour l'empeachment de Donald Trump, démarrée en 1894 par des démocrates visionnaires"

Honk Kong, Liban, Catalogne, Chili, depuis plusieurs semaines voire mois, des mouvements contestataires émergent à différents endroits du globe laissant éclaté revendications sociales et politiques. Ces mouvements, dans leur contexte respectif, s'expriment autant dans la rue que sur les réseaux sociaux et amènent leur lot de créativité.

La créativité pour maintenir les mouvements

L'énergie d'opposition et de contestation a toujours représenté une force motrice pour mettre en mouvement ou en action les individus, groupes de personnes ou même peuples selon l'échelle. Elle décuple la nécessité d'expression chez l'être humain, conséquence du choc émotionnel ou du rapport viscéral à un besoin d'agir. Seulement elle a une tendance naturelle à se diffuser et se dissiper avec le temps. Les manifestants Hong-Kongais ayant également participé en 2014 à la manifestation des parapluies le soulignent : il faut proposer de nouveaux formats de contestation pour durer, pour maintenir le mouvement en action et le faire évoluer. Aussi au Liban, les manifestations ont vu le théâtre de nouveau formats, une chaîne humaine a été initiée du Nord au Sud du pays, ce principe avait été également mis en place à Hong-Kong où les manifestants rivalisent d'ingéniosité pour détourner le régime de la République Populaire de Chine.

Le contournement pour les anti-systèmes

Le contournement est un des processus créatifs les plus naturels. Il s'agit de répondre à une contrainte par son évitement. Censure, manque d'exposition médiatique, les mouvements s'organisent selon leurs contraintes et essaient de les contourner.



Face au projet de loi de la République Populaire de Chine, les manifestants utilisent les plateformes et messageries cryptées pour conserver leur anonymat. Ou bien même, pour donner de la visibilité ils ont pu financer des encarts publicitaires dans de grands quotidiens internationaux pour expliquer la démarche de leur mouvement (dans Le Monde ou le New York Times). Le contournement ou l'évitement sont les mécaniques créatives principales des mouvements contestataires quels qu'ils soient : une forme de débrouillardise ou de système D face à des régimes qui émettent une certaine pression.

Le détournement pour Internet

La créativité va bien au-delà de la rue et les réseaux sociaux au travers des contenus viraux en sont également le témoin. Ici nous parlerons plutôt de détournement, c'est-à-dire sortir un élément d'un contexte donné pour le situer dans un nouveau contexte avec l'intention de pouvoir faire réagir (ou bien rendre ridicule). C'est le même principe qu'un "couper-coller" sur votre clavier.


Ci-dessous l'exemple au Liban d'un des rares casseurs (à ce stade on parle d'une centaine de personnes versus 2 000 000 de personnes dans la rue dimanche dernier) ayant saccagé les tentes de manifestants pacifiques. Ce moment de violence déploré a été capturé puis aussitôt détourné sur les réseaux sociaux pour lui donner moins d'impact : étouffer le phénomène d'intimidation de certains mouvements politiques.



Photo initiale du casseur


Le casseur à la pêche à la mouche


Le casseur en danse traditionnelle


Le casseur qui se gratte le dos pendant son bain


Que ce soit dans le contournement pour mieux s'organiser ou le détournement pour relativiser ou atténuer, le fait de proposer des idées ou de nouveaux formats va être essentiel pour ces mouvements et leur énergie. Et de manière générale pour le maintient de tout mouvement, les idées fraîches restent essentielles et des armes bien pratiques contre de potentielles routines.

Bon p***** de mouvements à vous !
A dans deux semaines,

Gauthier

Sources : Le Monde, Le Point, L'Obs, France 24, L'Orient le Jour

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