Le brouillon


Malheureusement pour vous, cet article va être un peu brouillon...

Voici une article qui vient essayer de remettre un peu de valeur sur une pratique qui se perd  (notamment avec la correction automatique, utilisée au moment-même où ces lignes sont numériquement transcrites).

Le « brouillon » vs Le « au propre »

Le "brouillon" c’est l’autorisation de se planter royalement et d’écrire ou représenter des idées sans grands risques. C’est aussi l’exploration et la possibilité d’essayer, de trouver la bonne formule, mathématique pour un devoir scientifique ou bien verbale quand il s’agit de préparer un discours.

Le "au propre" ce sont nos réalisations finales, bien chiadées, avec le niveau de détail suffisant pour être présentées à leur destinataire. C’est le paquet de céréales dans le rayon de supermarché, c’est la publicité qui passe à la télévision ou c’est le bouquin sur les étagères à la FNAC (ah tiens donc). Le "au propre" est autour de nous (je parle pour les pays occidentaux et suis ouvert à vous dire tout de suite que le brouillon et le bricolage sont bien plus acceptés ailleurs).

Bref, du « au propre » on en voit beaucoup tous les jours  (dans les pays occidentaux) et on le met en valeur facilement par confort et par habitude. Le brouillon a une place moins centrale et moins visible, vous n'avez jamais été évalué(e) sur vos brouillons à l'école et vous n'osez peut-être pas montrer les esquisses de vos carnets par souci de "oh non mais ce n'est pas fini, il ne faut pas voir cela comme le résultat final"... Bref, le brouillon, ça se planque, c'est personnel et on l'expose trop peu. Et c'est bien dommage !

Imaginer le « au propre » : un blocage à la créativité

Nous sommes trop habitués à voir le « au propre » dans notre quotidien. La compréhension du brouillon, des essais, des prototypes est essentielle pour rendre accessible la créativité. Derrière tout objet il y a eu une idée et un brouillon, puis un processus pour que le brouillon se transforme en « au propre ». La valeur est souvent présente dans le brouillon sans pour autant être parfaitement identifiée, le « au propre » en est juste la transformation finale. Ce processus se répète à chaque échelle, que ce soit pour une copie de philosophie ou la conception d’un avion (ok ce ne sont pas les mêmes enjeux si ce n'est celui d'atterrir proprement).  Alors pour votre prochaine idée, essayez de lui donner une forme brouillonne, ce sera déjà une bonne matière première pour pouvoir avancer, et surtout ne l’imaginez pas trop propre et finalisée : le "au propre" vous risqueriez de vous embrouiller 😉


"la réflexion inutile pour éviter de briller en société" :  peut-être que le premier brouillon de l’Histoire était un gros rocher à l’entrée de la grotte de Lascaux ?

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